La question qui se pose à tout centre culturel est celle du rapport au territoire dans lequel il s’inscrit : cela entend un territoire géographique, mais également humain, social, économique. Il faut donc qu’il y ait une vision globale, qui essaie d’intégrer l’ensemble de ces données. Ensuite cette vision doit se traduire en actions : les actions menées sur un territoire urbain seront peut-être différentes de celles qui sont menées dans un territoire rural.
Et donc, pour répondre à cette question, pourquoi le Centre Culturel de Rochefort, ensuite ceux de Dinant, de Marche-en-Famenne, rejoints par de nombreux autres en 2013, se sont intéressés de plus près à la ruralité ? Parce que c’est dans un bassin de vie rural qu’ils se développent, et que ce développement, pour avoir du sens, doit être le plus en prise possible avec ce qui fait sens dans ce territoire. Et ce qui fait sens, ce sont des paysages, des modes de vie, des problématiques rurales, avec tout ce que cela implique en terme de mobilité, de d’habitats, de répartitions des terres, de travail, de services publics, de loisirs, de formation, d’enseignement ; ce sont des métiers, ce sont des gens qui y vivent, qui ont des attentes, entre autres culturelles.
Depuis 2005, nous nous sommes donc intéressés à la ruralité, d’abord par la porte d’entrée de l’agriculture, avec le projet Terre Ferme. Ensuite, la ruralité étant l’affaire de tous, nous avons ciblés, outre les agriculteurs bien sûr, mais aussi de tous ceux qui y vivent, qui en vivent, qui vivent de ce que la terre produit. De là à dire que les problématiques rurales et urbaines se rapprochent il n’y a donc plus qu’un pas à franchir … que l’on doit obligatoirement franchir pour ne pas retomber comme le disait si bien Daniel Bodson dans les clichés de type « Martine à la ferme ».
La spécificité cependant de notre travail est que nous entrons dans cette réflexion par des portes culturelles, et en l’occurrence, le cinéma, documentaire ou de fictions. On sait que toute production artistique est un regard sur le monde dans lequel elle apparait ; spectacles, films, romans, sont des reflets, même dans la fiction, d’un état du monde. Des arrêts sur image. La ruralité, dans ce sens, est beaucoup plus qu’un joli décor, elle devient un espace de débat, d’utopie à construire, espace ouvert à tous. Nous sommes là dans quelque chose de très spécifique à un centre culturel, qui est de permettre que la parole s’exprime, que le regard s’enrichisse, que les idées se confrontent…
Nous sommes donc dans un processus proche de l’agriculture : semer, faire germer, cultiver, entretenir, récolter… Et recommencer, toujours et toujours…
Les partenaires
De nombreuses associations se sont jointes aux trois centres culturels et au GAL RoMaNa, développeurs et organisateurs du projet.
En particulier l’asbl OPA Qualité de Ciney, Cinémarche asbl, le Centre Culturel de Ciney, l’asbl l’Ecran de Ciney, Nature et Progrès, L’Ecole provinciale Agricole Saint-Quentin Ciney, les groupes locaux Colibris et GAC, l’Union des Agricultrices wallonnes, le service audiovisuel et le secteur cinéma de la Province de Namur Média 10/10, Le Centre d’Economie Rurale de Marloie, le Cinam, Contrat Rivière Lesse,…
Outre bien sûr les institutions : Wallonie, Fédération Wallonie-Bruxelles, Ministère fédéral de la ruralité, Province de Namur, Province de Luxembourg, Ville de Rochefort, APAQ-W.
Et les partenaires médiatiques : RTBF / Vivacité, Le groupe L’Avenir, les télévisions communautaires MaTélé et TVLux.
En construction : un partenariat avec des festivals internationaux comme celui de Ville-sur-Yron, en Lorraine française.